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Amour

Femme Haut potentiel : Mon histoire d’amour avec un normopensant

14 mars 2021

Hello cher lecteur,

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Dans ce nouvel article on va parler d’amour et pas n’importe lequel mon premier amour, José*, normopensant. C’est une belle histoire, mais comme certaines histoires elle ne termine pas avec un mariage, des enfants et des vacances aux Canaries.

J’ai lu pas mal d’articles sur le sujet durant la période de mon diagnostic Haut Potentiel parce que je ne savais pas si mon couple allait tenir ou si j’allais radicalement changé au point de faire exploser mon couple.

Du coup, je me suis posée 1000 et une questions du genre :

  • Est-ce qu’un Haut Potentiel peut être en couple avec un normopensant ?
  • Est-ce qu’un zèbre ne peut sortir qu’avec un autre zèbre pour être épanoui ?

Mais avant tout ça, je vais t’expliquer ma relation avec José et les enseignements que j’en ai tiré sur mon Haut Potentiel.

Le comte de fée, amoureuse depuis mes 3 ans

Un avenir plus que normal en perspective qui me réjouissait

José et moi ça date depuis que j’ai 3 ans, c’était mon voisin. On a grandis ensemble jusqu’à ce qu’il déménage lorsque j’avais 6 / 7 ans. Je l’aimais, je le trouvais tellement beau et mignon. On se faisait des bisous et puis du jour au lendemain il n’était plus là.

Je ne l’ai jamais oublié, jamais.

Quand j’ai eu 14/15 ans, je l’ai recherché sur Facebook et j’ai trouvé sa maman qui était une ancienne amie à ma mère. Puis de fil en aiguille, je l’ai retrouvé un an plus tard. Puis notre histoire d’amour démarre 10 ans après notre séparation. Idyllique n’est-ce pas ?

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À ce moment-là j’avais 17 ans et demi, proche de la majorité, toute la vie devant moi et le mec dont j’avais toujours rêvé. J’étais un caméléon à ce moment de ma vie, toujours à tenter de sympathiser avec des personnes de mon âge, à m’inventer des centre d’intérêts pour plaire aux autres. Mais la socialisation était un domaine compliqué pour moi parce que les gens de mon âge ne sont pas intéressants et puis, au final, je finis par être trop gentille avec tout le monde jusqu’à me faire avoir plusieurs fois par des personnes malveillantes.

Et là, il débarque dans ma vie, c’était le premier garçon qui s’intéressait à moi, le beau goss typique du Lycée.

Bref, voilà les bases sont posées.

Je ne savais rien de la haute potentialité à ce moment-là, j’étais juste.. Moi, une jeune femme douce, sous l’emprise de crise d’angoisse régulière et qui ne savait pas se déplacer hors de sa maison sans avoir sa musique viscée dans les oreilles. Seul moyen de me calmer et de me sentir en sécurité.

Quand mes copines de Lycée rêvaient de faire Science Po, prof d’Anglais à l’international ou hôtesse de l’air et apprenait mon idéal de vie elles venaient à s’en moquer doucement.

Je rêvais de normalité, de faire ma vie avec lui en me mariant, en ayant des enfants, une maison en lotissement, travailler dans la même entreprise durant toute ma carrière. Je ne m’étais jamais sentie normale de ma vie, du coup je voulais tout faire pour l’être.

Puis le temps passe, les études se font, les amis changent mais lui reste. Toujours ensemble.

J’en viens à trouver ma voie en bossant dans le web, un milieu tellement vaste que je ne pourrais jamais m’y ennuyer. C’est aussi un domaine où on te colle beaucoup moins d’étiquettes que dans la plupart des autres métiers.

La vie à deux avec un normopensant

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Grâce à lui je prenais confiance en moi, j’apprivoisais un peu plus le monde dans lequel je vivais depuis ma naissance. Nous habitons ensemble au bout de 3 ans, c’était ce que nous attendions depuis le début de notre relation : se voir tous les jours et passer l’éternité à dormir ensemble.

Ce qui devait être un comte de fée, signa finalement petit à petit la fin de notre histoire pour plusieurs raisons.

Une incompréhension dans nos vies professionnels

À ce moment de ma vie, je viens de vivre une première déception professionnelle. C’était ma première année d’alternance et le fait de sentir qu’on ne se sent pas évaluer à sa juste valeur, que l’on a pas le même poids dans nos avis qu’un salarié en CDI ou encore ne pas se sentir écouter du tout a été une très grosse claque.

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Je débute donc une nouvelle année d’alternance dans une nouvelle entreprise qui s’avère finalement être pire que la

 première. Puis je commence à développer mon premier blog, apprendre toute les ficelles de mon métier sur le terrain et je me rends compte que je ne trouverais jamais ma place dans une entreprise classique. Que je n’apprendrais rien d’intéressant dans mes alternances.

Je me rends surtout compte que je veux créer mon entreprise et m’offrir la vie dont j’ai envie. Je veux voyager, découvrir de nouvelles choses, apprendre sans cesse. C’est aussi à ce moment-là que je commence à me documenter sur le Haut Potentiel et que je me heurte à son incompréhension.

D’ailleurs, j’ai fait un article sur ce blog traitant justement du regard de mon entourage sur mon haut potentiel. Enfin bref, pour faire court, il n’accepte pas ma douance et n’y a jamais cru.

Chaque année d’alternance je change d’entreprise, parce que je ne trouve pas ma place. Harcèlement moral, burn-out, manque d’estime de plus en plus important, je passe mon temps à essayer de rentrer dans des cases qui ne me correspondent pas et j’en souffre.

Et puis un jour, je quitte un poste en pleine année scolaire à cause d’une directrice qui me harcèle moralement. José, qui était dans un poste stable depuis 2 ans ne trouve qu’une seule chose à me dire devant toute ma famille :

« De toute façon peu importe dans quelle entreprise tu iras, tu ne seras jamais contente, jamais satisfaite de ce que tu as ».

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Je me heurtais à son incompréhension totale et à un manque de compassion incroyable face à une souffrance que je ressentais.

Même avec tout ça, lui veux se marier avec moi et avoir un enfant avant nos 25 ans. C’est là que les choses ont commencé à se compliquer. Ce n’étais absolument pas mon projet de vie.

Moi je voulais créer mon entreprise, chose à laquelle il était okay même si le fait que je travaille le soir tard et le week-end ne l’enchantait pas. Je n’avais pas à l’esprit de fonder une famille alors que je suis en train de construire ma vie professionnelle

Au final, plus le temps passe, plus nos projets de vie sont différents et notre couple s’essoufle, un peu comme si on avait grandi ensemble mais séparément.

Les questionnements du haut potentiel

Je le mettais sur un piédestal, et il le méritait. Moi je ne connaissais rien à la vie, j’étais une fille de la ville, lui un garçon de la campagne qui avait vu bien plus de choses que moi.

Et comme la plupart des Hauts Potentiels je posais des questions existentielles du genre : « Comment les plantes se reproduisent ? »

À ce genre de questions j’avais deux types de réponses :

  • Pourquoi tu me poses ce genre de questions ?
  • C’est débile comme question !

Mon groupe d’amis toxiques réagissaient de la même manière.

Tu sais, c’est ce moment où les gens te regardent avec un regard désapprobateurs, et te dévisage de la tête au pieds.

À force, j’ai arrêté de leur poser ses questions et je me suis conformé encore et encore.

La seule manière que j’avais de me conformer à eux c’était de m’intéresser aux mêmes choses, du simple mimétisme.

Devenir quelqu’un d’autre pour lui / leur plaire

Au final je n’ai jamais pu être moi-même et au final je me renfermais dans un tourbillon de négativité. J’endormais mes sentiments, mes questionnements, ma personnalité. Je me suis coupé en 4 pour rentrer dans cette fichue case et j’en ai payé le prix fort sur ma santé mentale.

Plus je voulais paraître normale et lui plaire, moins j’étais humaine.

Tout ce que j’avais réussi à ressentir pendant cette période c’était des angoisses et de la colère. Et tout ça se ressentait dans notre relation. Au final mais je m’en suis rendu compte de tout ça seulement bien bien après notre rupture.

En tant que lecteur tu dois te dire « Pourquoi tu es restée si tu n’étais pas épanouie ? ». Tout simplement parce que c’était mon pilier et je l’aimais profondément. Je ne voyais pas ma vie sans lui et je ne me rendais pas compte de la personne aigrie que je devenais. Je me détestais d’être comme ça.

J’avais aucune confiance en moi et aucune estime envers moi-même donc je me laissais guider. Et puis je me posais des questions : « Et si finalement, j’étais juste débile et que cette histoire de zèbre c’était des conneries ? », « Pourquoi je serais exceptionnelle moi qui est instable dans ma vie ? ».

Et puis le cerveau est très fort pour s’auto convaincre de choses pour rester dans une situation confortable, une routine. Comme s’il avait offusquer une très grande partie de ma personnalité juste pour survivre dans cette situation.

porter-un-masque-pour-ressembler-aux-autresMa vie se résumait à plaire à tout le monde et à être la fille, la petite amie et l’amie de quelqu’un. D’être une femme parfaite, qui réussi tout ce qu’elle entreprend et qui a une vie stable. Je voulais coûte que coûte me fondre dans la masse, m’intéresser aux mêmes choses que mes copines pour m’intégrer pleinement dans leurs fonctionnements.

Je voulais être sa femme à lui, celle dont il est fière, devenu un membre à part entière de sa famille. Et c’est ce qu’il s’est passé. Mais plus les années passaient et plus cette spontanéité et cette joie me quittaient, plus le caméléon entrait en scène et je devenais quelqu’un d’autre.

Je suis d’ailleurs désolée de m’avoir fait vivre ce genre de choses, autant à moi qu’à lui ainsi qu’à son entourage. S’il avait compris qui j’étais réellement, s’il m’avait laissé la place d’être moi-même et s’il avait tenté de me comprendre, je ne me serais pas autant auto-saboter.

Nous avons rompu pour plusieurs raisons mais la raison principale pour moi restera le fait que nos projets de vie ne coïncidaient plus, que je n’étais plus heureuse et que je n’étais pas moi-même. Je me confortais juste dans un idéal de vie au lieu de vivre la vie dont j’avais toujours rêvé.

Est-ce qu’un Haut Potentiel peut être en couple avec un normopensant ou doit-il sortir avec un zèbre coûte que coûte ?

porter-un-masque-pour-ressembler-aux-autres

Cette réponse je me la suis posée des tonnes de fois. Je cherchais désespérément des témoignages de haut potentiel sur internet, j’ai épluché des dizaines de topic de forums, regarder des vidéos sur Youtube. Je cherchais des réponses et surtout du réconfort.

En découvrant ma douance, j’ai fait exploser mon couple car il n’a pas supporté ce changement. J’ai clairement pété un câble en envoyant tout valser pour chercher la personne que j’étais vraiment.

L’article qui m’a le plus marqué était celui du blog (que j’ai dévoré) : Suivez le zèbre. Si tu ne le connais pas alors je te le conseille vivement, une vrai mine d’or pour tout HP qui se découvre.

Mon avis sur la question est qu’un Haut Potentiel peut être en relation amoureuse avec un normopensant. Tout comme j’ai des amis qui ne sont pas du tout HP qui m’aiment tels que je suis et réciproquement.

En revanche, il faut que ton partenaire soit ouvert d’esprit un minimum et accepte tes questions bizarres, tes décisions parfois tranchées et ta sensibilité différente.

Finalement être haut potentiel c’est juste avoir une personnalité plus colorée et complexe que la normale.

Avec José, notre couple aurait pu tenir s’il avait fait preuve de compassion, s’il m’avait accompagné dans mon parcours pré-diagnostic.

Je pense que les couples « mixtes » tiennent le plus quand le partenaire normopensant est curieux, aime se cultiver et est compréhensif. À ce moment-là, le HP aura plus de chance d’être épanoui. Au final, l’amour n’est pas qu’une question d’intelligence, c’est aussi et avant tout une question de personnalité.

Je pense aussi que dans un couple hétérosexuel, si c’est la femme qui est zèbre, il peut y avoir un certain déséquilibre, plus important que si c’était l’homme qui l’était. L’intelligence d’une femme peut, selon mon propre avis, faire peur à certains hommes.

Pour ma part, depuis cette expérience, je suis tombée amoureuse d’un THPI et je n’ai jamais été aussi épanouie de ma vie. J’ai trouvé une stabilité que je n’avais jamais eu auparavant et je me sens en paix avec moi-même. Je suis toujours en travail sur moi-même pour déterrer mes émotions mais ça avance dans le bon sens.

Voilà, si cet article t’a plu, voici l’article traitant de ma relation amoureuse avec un Haut Potentiel, n’hésite pas à me dire si cela t’a plus en commentaire.

*Prénom d’emprunt

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  1. Bonjour Manon
    Je dévore tous tes articles qui sont passionnants, accessibles et détaillés. Tu te livres avec beaucoup de générosité sur un sujet qui reste difficile car peu connu par le plus grand nombre. Je suis intéressée par la suite : une relation amoureuse avec un haut potentiel! Merci pour tout.
    Valérie

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