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Quotidien & Réflexions Personnelles

Se découvrir haut potentiel face à son entourage

28 février 2021

Hello cher lecteur,

Je te retrouve dans un nouvel article après une absence qui m’a paru une éternité. À la base, je m’étais fixé l’objectif de publier un nouvel article par semaine mais avec les aléas de la vie il faut une sérieuse organisation (que je n’ai évidemment pas pour le moment).

Dans cet article, nous allons aborder le sujet de l’entourage face à la découverte de sa haute potentialité. C’est un sujet qui me tiens particulièrement à coeur puisque ma vie à littéralement volée en éclat quand j’ai soupçonné puis diagnostiqué ma douance. C’est une expérience de vie à part entière, elle à certes été douloureuse pour ma part mais j’espère que ça te permettra en tant que haut potentiel ou entourage de zèbre d’appréhender ça mieux que je ne l’ai jamais fait.

Faut-il en parler à son entourage ?

C’est une question où chacun à son avis. Tout dépend de ton entourage, si celui-ci est sain ou non. La question que tu dois te poser c’est « Est-ce que j’ai besoin d’en parler ? », si la réponse est oui alors tu devras choisir scrupuleusement les personnes avec lesquelles en discuter surtout avant le diagnostic (si tu souhaites passer le WAIS IV bien entendu).

Pour ma part, Julien mon petit-ami, qui à l’époque était mon mentor,  me disait d’éviter d’en parler à trop de monde voire de garder ça pour moi. C’est un peu comme le début d’une grossesse, on évite d’en parler les 3 premiers mois et ensuite on peut l’annoncer à la famille.

Commencer à en parler à la personne qui partage ta vie

Que nenni, j’ai attendu je pense une à deux semaines avant de craquer et d’en parler à mon amoureux de l’époque, appelons-le José*, qui se trouve être un normopensant (termes pour désigner quelqu’un qui n’est pas haut potentiel). Alors, certaines personnes normées peuvent comprendre surtout quand c’est un sujet qui te tient à coeur. Pas besoin de faire partie du « club sélect des HP » pour saisir l’importance de la chose.

Mais en parlant de cela avec José, je me suis heurtée à un mur et à de la négativité, il n’y croyait pas. Pour lui c’est comme si je venais de m’auto diagnostiquer une maladie rare en lisant des topics de forum sur Doctissimo. Oui oui, il a clairement fait le parallèle avec Doctissimo et ses ressources pas vraiment fiable.

Je l’avais tout de même prévenu que ce sujet me tenant à coeur avant même d’aborder le sujet de la douance. Suite à ça, il m’a appelé la « Marque d’ordinateur », pour faire référence à HP (Hewlett Packard-Bell = Haut Potentiel, tu saisis ?), jusqu’à la fin de notre relation c’est-à-dire pendant 1 an… Ce petit surnom il ne me le sortait pas seulement quand on était à deux, je pense qu’il aimait bien me balancer ça en public, avec des amis au détour d’une phrase : « Hein la marque d’ordinateur ? ». Pour lui cela devait être anodin, comme s’il faisait un pas vers moi, mais sa maladresse m’enfonçait peu à peu dans une profonde tristesse. Je ne sais pas ce qu’il lui est passé par la tête, mais c’était tout sauf adapté pendant cette période de ma vie.

Pour le coup j’ai tout de même chercher à en apprendre plus sur ces fameux zèbres en lisant des livres, des blogs, en écoutant des émissions, en regardant des vidéos youtube. La différence, c’est que je gardais ça pour moi et Julien.

Face à tant d’hostilité de la part de la personne que j’aimais, je me suis renfermée. C’est ce qui est susceptible de t’arriver aussi, c’est pour ça que je te fait part de mon expérience. Ce n’est pas une vérité universelle, si tu es bien entourée, alors il n’y a aucune raison qu’on ne t’écoute pas.

Partager ton parcours HP à tes amis les plus proches

À ce moment-là, si tu rencontres une réaction négative de entourage deux choix s’offrent à toi : en parler, à une oreille que tu estimes attentive, ou te taire à jamais.

Du coup, j’ai commis une deuxième erreur : en parler à l’une de mes meilleures amies de l’époque, Mélissa* !

Mélissa a accueilli la nouvelle de manière moins négative en mode : « Ah ouai ? Dingue ! Tu penses que je le suis aussi ? Je devrais faire les tests, je suis sûre il y a un truc »….. Hmmm que c’est bon de se sentir écoutée et comprise quand ton interlocuteur ramène tout à soi. À ce moment-là, j’ai eu l’impression que mon âme sortait de mon corps et partait en courant, pendant qu’elle se lançait dans un monologue interminable. Au final, elle a fini par me jalouser et comploter dans mon dos avec l’aide d’autres personnes. Amitié, quand tu nous tiens. 😉

Vu les deux expériences chaotiques, j’ai évité d’en parler à ma deuxième meilleure amie Mathilde*, qui jalousais ma vie sans même que je ne comprenne vraiment pourquoi. Autant éviter une énième réaction malsaine. D’ailleurs elle a fait parti de ces personnes qui ont comploté contre moi. Elle a tellement envié ma vie, qu’elle s’est empressé de mettre le grapin sur José juste après ma rupture avec lui, en me dégageant au passage de sa vie après m’avoir juré une loyauté sans faille. C’est dingue d’avoir autant de personnes toxiques dans son entourage, non ?

Voilà pourquoi il est indispensable pour toi d’en parler à des amis avec lesquels tu entretiens une relation saine, qui seront plus susceptibles de te comprendre. Pour ma part, j’ai perdu énormément de personnes, je me suis renfermée sur moi-même et mon entourage trouvait que je changeais. En même temps quand une chose pareil te tombe dessus, tu as juste une envie c’est d’en parler sauf que personne ne veut t’écouter. C’est un peu comme si tu suffoquais lentement vers une mort certaine et douloureuse pendant que tout le monde s’en fou.

Avoir une famille soudée avec qui tu te sens entendu et compris

J’aurais pu abandonner cette quête vers une personne bienveillante et attentive mais non. Comme j’aime le dire « Touche le fond mais creuse encore ».

Donc j’ai abordé le sujet un dimanche midi, à table, chez mes parents. J’ai quand mène introduit le sujet de manière fine en demandant à mes parents « J’ai besoin de savoir quelque chose… Vous m’avez dit qu’à l’âge de 3 ans, mon passe-temps c’était de lire des plaques d’immatriculations et à reproduire des morceaux de musiques de film au piano… Du coup quand le médecin a abordé le sujet de me faire passer un test de QI, pourquoi ne pas l’avoir fait ? ».

Bon j’avoue, qu’en lisant ceci, je me dis que ce n’étais pas si fin que ça.

Face à ma sœur muette, ma mère désemparée regardant mon père l’air de dire « C’est ton problème de répondre à sa question », je commençais à regretter d’avoir aborder le sujet. Mais bon foutu pour foutu, j’ai abordé explicitement le sujet de la douance.

Mon père a avancer deux arguments qu’un haut potentiel n’acceptera jamais comme valable : « le test était payant » et puis « T’es pas plus intelligente qu’une autre ». OUCH.

Il a aussi ajouté que de payer un psychologue pour un test, c’était couru d’avance que les résultats étaient truqués. Parce que c’est évident que si tu payes un psy pour avoir quelque chose, il va forcément aller dans ton sens.

K.O, fin du match, je n’en ai parlé à personne après cet épisode sauf à Julien qui avait soupçonné de telles capacités chez moi.

Je ne suis malheureusement pas la seule à avoir vécu ce genre de choses, mais d’autres haut potentiel ont obtenu des réactions bien plus positives !

Si tu es un parent, un frère, une sœur, un cousin, ou ami d’un haut potentiel soupçonné, je peux comprendre que ça fasse un choc. Mais ton soutien est précieux dans la découverte de ce qu’il est vraiment. En parler, encore et encore, régulièrement avec lui / elle permettra à la fois de dédramatiser ça et aussi de faire en sorte qu’il se sente aimé et accepté pour ce qu’il est. C’est un peu comme un coming-out intellectuel.

Si cela t’intéresse j’aborderais très certainement le sujet de la conflictualité avec mes parents dans un prochain article ou dans un autre format parce que celui-ci est particulièrement long.

Se faire diagnostiquer Haut Potentiel pour acter les choses

Par rapport à mon entourage, je me rendais compte que plus j’apprenais des choses sur la douance, plus je sentais que j’apprenais à découvrir mon fonctionnement. Un peu comme si c’était un manuel d’utilisation qui arrivait 22 ans en retard. Le revers de la médaille, c’est que je sentais que je m’éloignais à la fois de José, mais aussi de ma famille et de mon mon groupe d’amis avec qui j’étais fusionnel.

Puis les mois passent, je me sépare de José, une relation amoureuse qui est tout sauf durable. Comme j’aime à le penser, c’était une histoire qui avait une date de péremption. Je perds aussi mon groupe d’amis fusionnels toxiques (Bye bye Mélissa et Mathilde).

Au bout d’un moment, j’ai voulu me prouver à moi-même mais aussi à mon entourage que j’étais quelqu’un de spécial. C’est en passant le test WAIS IV auprès d’une psychologue spécialisée que j’ai enfin acter la chose en découvrant que mes capacités étaient bien plus impressionnantes que je n’aurais jamais pu l’imaginer : THPI, j’aurais dû sauter 2 classes, à 4 points du QI d’Einstein et de la note maximale.

Après coup, je suis rentrée chez mes parents, j’ai donné le compte-rendu à ma mère, et je n’en ai jamais parlé à mon père.

Certaines personnes, comme moi, ont besoin de passer le test. Lire des livres sur le sujet et passer des tests gratuits sur Internet c’est bien au début mais au bon d’un moment on a besoin de passer au stade supérieur. Passer le WAIS IV permet à la fois de prendre confiance en soi et aussi de relativiser sur pas mal d’aspects de sa vie. Et parfois, même si on a la réponse, on a pas envie de le crier sur tous les toits. Personnellement, ça a été un moyen de faire un gros doigt d’honneur à toutes les anciennes personnes de mon entourage qui ne m’ont jamais cru. Ça a été une délivrance, de savoir que Julien avait raison, que j’étais capable de faire des choses et que j’étais tout sauf folle. Mais ça a aussi commencer à creuser un écart entre ma vie et celle de mon entourage, radicalement différente. Le syndrome du caméléon s’estompant naturellement, je me suis rendue compte que je passais mon temps à être quelqu’un que je n’étais pas.

Le but c’est que tu te sentes bien dans tes baskets, que tu apprennes à te connaître, que tu fasses la paix avec toi-même pour avancer comme il faut dans la vie.

Certaines personnes ont été à l’écoute de mon diagnostic Haut Potentiel

Même si j’ai eu beaucoup de négatif, il est tout aussi important que je soulève le positif. Certaines personnes ont été là pour moi tout au long de mon parcours : Julien qui était la personne qui là depuis le début devenu par la suite mon petit ami, la cousine dont je suis le plus proche, une de mes collègues, une poignée d’amie avec qui j’entretiens toujours une relation saine. J’ai aussi pu découvrir que mon meilleur ami d’enfance était HP et qu’il se doutait que je l’étais aussi. C’est ce genre de personnes sur lesquelles te reposer et qui te poussent vers le haut !

Finalement le diagnostic m’a permis de faire le tri dans mon entourage, de dégager les personnes qui ne me permettaient pas d’avancer dans la vie et qui étaient pleine de négativité.

Concernant mes parents, je n’ai plus jamais abordé de nouveau le sujet de la douance et je pense que c’est mieux ainsi. Néanmoins, il y a tellement de non-dits que finalement je vis ma relation avec eux en portant un masque.

Je te l’ai dit au début de l’article, ce n’était clairement pas une partie de plaisir à vivre. J’ai eu des états dépressifs, je me suis sentie incomprise, rejetée. Mais si je devais refaire le même parcours du combattant pour en arriver où je suis aujourd’hui alors je le referais sans hésiter une seule seconde.

Prends soin de toi !

*prénoms d’emprunt

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