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Épanouissement personnel

Se remettre d’une amitié toxique

27 mars 2022

Hello cher lecteur,

Aujourd’hui on va aborder le sujet de l’amitié toxique et plus particulièrement l’étape d’après : guérir d’une amitié toxique tout en ne tombant plus dans ce genre de travers.

Je ne vais pas faire d’articles portant sur l’amitié toxique en elle-même puisque j’en ai fait une vidéo il y a un peu moins d’un mois. Au cas où tu ne l’aurais pas vu :

Identifier une amitié toxique : le premier pas vers la guérison

Avant de se remettre d’une amitié malsaine, il faut avant tout comprendre les mécanismes et comportements liés à cela. Il n’y a pas de liste toute faite qui vont t’indiquer si oui ou non tu te trouves dans une amitié toxique mais il y néanmoins quelques comportements qui peuvent tirer la sonnette d’alarme. 

Pour ma part, j’ai vécu plusieurs amitiés toxiques, et les principales caractéristiques de ce type d’amitié était le manque de compréhension et d’attention ainsi que le besoin de contrôle sur l’autre. 

Tout changement était impossible, Mathilde et Mélissa, mes 2 BFF de l’époque, faisaient tout pour que je reste cette même personne toute ma vie.

l'amitié toxique et malsaine

Pourquoi ? Parce que quand tu es en parfaite harmonie avec des personnes, c’est un peu comme avoir un mécanisme parfaitement huilé. Le moindre engrenage qui s’enraye, c’est tout un équilibre qui s’écroule.

Dans ce genre de relation, garder le contrôle, c’est garder une certaine unité et réduire les risques de voir X ou Y personnes changer.

Il y avait aussi beaucoup de jalousie entre nous et quand l’une de nous vivait quelque chose de super positif aussi bien personnellement que professionnellement, les deux autres étaient incapable de se réjouir. Comme si cela nous ramenait à nos échecs personnels.

À cause de ce comportement envieux, on en arrivait à ne plus pouvoir tout se dire de peur de la mauvaise réaction des autres et au final la distance s’est installée entre nous. 

C’est en instaurant cette distance que je me suis rendue compte de ces comportements abusifs et j’ai “profité” de ma rupture amoureuse avec José pour repartir sur des bases saines avec Mathilde et Mélissa.

Au final, j’avais tellement changé et elles étaient tellement dans leurs fonctionnement “control-freak” qu’à peine après avoir remis les points sur les i, elles se sont empressés à nouveau de me mettre un couteau dans le dos.

j'ai dit stop aux amitiés toxiques

Et ça a été le moment où j’ai dit stop.

C’est en réfléchissant à ce que j’avais fait pour que ça se passe ainsi et en discutant de cela avec d’autres personnes que j’ai compris deux choses : 

  • Je n’étais pas la méchante dans l’histoire et je devais arrêter de me flageller pour des comportements qui sont tout sauf sain;
  • J’avais déjà vécu des amitiés toxiques auparavant sans m’en rendre compte.

J’ai aussi commencé à comprendre au fil des semaines, à repenser à tout ça, que tous ces schémas n’étaient pas nouveaux, ils se répétaient sans cesse.

Quand j’étais au lycée, j’ai eu un coup de foudre amical pour ma meilleure amie du lycée Carla. C’était une personne très aimée par tout le monde, elle connaissait pleins de gens populaires et elle arrivaient à intégrer des groupes que je n’arriverais jamais à pénétrer.

Elle et moi, c’était comme Bonnie & Clyde, on faisait tout ensemble : on était dans la même classe, on s’asseyait presque à tous les cours côte à côte et en plus de ça on se voyait tous les week-end.

Cette fille avait un leadership totalement naturel et c’était elle, la “cheffe du groupe” de copine. Je lui vouais une loyauté sans faille. Et bien que tout le monde se demandait ce qu’elle me trouvait : j’étais sa meilleure amie.

En fait Carla c’était mon double mais en mieux : on était née le même jour mais elle était jolie, plus intelligente mais surtout elle arrivait à rentrer dans les saintes normes qui ne voulaient pas de moi. Voilà ce que pensait la Manon de 16 ans. Et Carla m’a énormément appris pendant ces 3 / 4 années d’amitié. Elle m’a appris à m’habiller, à ne pas avoir peur du maquillage et à me sentir bien en tant que jeune femme surtout devant un objectif. Elle adorait faire des séances photos de nous, c’était notre truc. 

Pas d’ombre au tableau jusque-là tu me diras.

Mais si.

carla et moi

Carla était énormément dans le contrôle. Je devais être à son image, un peu comme si j’étais sa création. Dès que j’ai commencé à fréquenter José, elle l’a pris comme une trahison car j’avais ce qu’elle n’arrivait pas à avoir : un mec. Et à partir d’un certain moment je réservais mes week-end à José, qui habitait loin, et Carla l’a mal pris. Elle rejetait José et avait toujours des réflexions à faire. Dès que moi ou ma sœur nous n’allions pas likés sa nouvelle photo de profil, on avait le droit à une réflexion. Si on ne faisait pas ce qu’elle avait envie, elle se mettait en colère. Et, en bonne amie, je faisais tout pour NE PAS la contrarier.

Mais le schéma était là : j’ai commencé à me sentir trop à l’étroit dans ce cocon si parfait, j’ai commencé à évoluer, changer et Carla l’a pris comme une trahison. Un jour j’ai perdu ma grand-mère et j’ai stoppé les réseaux sociaux pour un temps, je ne voulais parler à personne, Carla l’a mal pris. Le coup de massue c’est quand je ne lui ai pas souhaité son anniversaire dès le matin. Ça a sonné la fin de notre amitié.

Et c’est à ce moment-là que j’ai quitté un enfer pour un autre : j’ai intégré le groupe des six doigts de la main avec Mathilde et Mélissa. Puis la suite tu la connais.

Je pense qu’à 18 / 20 ans, je n’étais pas assez mature pour comprendre que je reproduisais des schémas toxiques pour me sentir en sécurité. Ce n’est qu’à 22 ans que j’ai compris tout ça. 

C’est au moment où j’ai tout abandonné pour me recentrer sur moi-même que j’ai compris ce qu’était une amitié toxique, ses mécanismes et la satisfaction que j’en tirais.

Le deuil amical : parfois plus complexe que de rompre avec son premier amour

J’ai déjà perdu des amis au cours de ma vie, ce n’était donc pas une première fois. Néanmoins, cela reste la rupture la plus douloureuse que je n’ai jamais vécu. Je dirais même que perdre Mathilde et Mélissa, mes 2 meilleures amies, au même moment a été bien plus douloureux que de vivre la rupture avec José.

2 piliers qui s’écroulent en même temps que le reste de ma vie nantaise. C’est un mal pour un bien me diras-tu et je ne peux que être d’accord avec toi sur ce point.

Et pourtant, même si je savais tout ça, il a fallu que j’apprivoise cette douleur, j’ai essayé de l’ignorer, de l’effacer.

Mais une perte reste une perte et le seul moyen que j’ai trouvé pour passer outre, ça été d’apprendre à vivre avec, afin qu’elle s’amenuise de jour en jour. 

le deuil amical

Une étape importante qui m’a aidé dans mon deuil amical a été de revoir Mélissa, plus d’un an après nos derniers échanges, afin de reparler de tout ça à tête reposée. Le temps permet d’arranger les choses et je le crois toujours. Mais malgré ces échanges, j’ai non seulement été ghosté mais je me suis aussi rendue compte que je ne voulais plus rien avoir à faire avec ces gens-là. 

Le fait de la revoir, m’a permis de me rendre compte qu’en un an, elle en était toujours au même stade sur sa vision de l’amitié, sa prise de recul sur toutes ces histoires était inexistante et il n’y avait aucune remise en question de sa part. Car c’est toujours mieux de rejeter la faute sur les autres, n’est-ce pas ?

Quant à Mathilde, elle qui enviait ma vie en tout point, dès que j’ai rompu avec José, elle s’est empressé de le conquérir avec l’aide de Mélissa. Aujourd’hui, ils forment un couple 100% normés avec un bébé. Elle a offert à José tout ce qu’il désirait et tant mieux pour eux. Quoiqu’il en soit, elle n’a jamais souhaité me revoir, car elle sait que je resterais toujours une menace à son équilibre. En se privant de me voir, elle fait aussi en sorte que José et moi ne nous recroisions pas. Encore une fois le cocon est protégé au maximum.

Avec tout ça, j’ai mis en tout et pour tout environ 2 ans pour me remettre totalement de ce chagrin amical. J’irais même jusqu’à dire que c’est un vrai chagrin d’amour car au fond, dans l’amitié, il y a quand même une certaine forme d’amour. 

Le pire dans tout ça c’est que c’était surtout mon inconscient qui ruminait énormément. J’ai rêvé d’elles de nombreuses fois, mais jamais le même rêve. Et plus j’avançais dans mon deuil, plus les rêves se faisaient rare, jusqu’à ne plus en rêver du tout.

Et toi ? Qu’est-ce que tu aimerais retrouver dans une amitié ?

Une fois que tu as identifié les comportements abusifs dans une amitié, libre à toi de ne pas rompre cette relation amicale. Tu peux très bien alerter ton ami(e) sur ce que tu trouves OK et pas OK. Cela peut permettre de créer un échange sain pour chercher à avancer ensemble tout en pérennisant la relation ! 

les valeurs en amitié

Dans mon cas, ce n’était pas possible. J’ai pourtant tout essayé mais quand l’autre ne veut pas se remettre en question tu as deux choix : soit tu continues de subir, soit tu reprends le pouvoir.

Dans tous les cas, il va falloir que tu passes par la fameuse étape du “Qu’est-ce que j’attends d’une amitié ?”. Cette étape va te permettre de lister implicitement les comportements que tu estimes positifs ou non dans une amitié. 

Pour ma part, j’ai décidé que je ne voulais plus du tout de jalousie dans mes relations amicales. Je voulais aussi qu’un ami soit là pour moi quand j’en ai besoin et pas quand ça lui chante. Mais surtout, je voulais quelqu’un de loyal en qui je pouvais avoir confiance et qui accepte ma part d’ombre.

En clair, quelqu’un qui m’aime pour ce que je suis et pas pour la personne qu’il veut que je sois.

Une fois que j’ai défini les comportements amicaux que j’estimais comme “abusifs”, j’ai eu une petite voix dans ma tête, comme une instinct supplémentaire qui m’alerte dès que je rencontre quelqu’un qui n’a pas les mêmes codes que moi et qui risque de m’atteindre comme Mathilde et Mélissa ont pu le faire.

Tu l’auras compris, dans cette histoire c’est TOI qui compte avant tout et tu devras toujours te faire passer en premier.

Facile à dire tu me diras, mais c’est pourtant un conseil que j’essaie d’appliquer à la lettre tous les jours tel un mantra.

J’espère que cet article t’a plu et qu’il t’aidera ne serait-ce qu’un peu à aller mieux et à t’épanouir chaque jour un peu plus loin de toute cette toxicité.

Prends soin de toi !

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